Je suis né à « Saint-Maur-des-Fossés » d'une mère rêveuse et d'un père ancré dans la réalité. C’était les années 70, la fin des Trente Glorieuses.
Une enfance heureuse entre papiers peints à fleurs orange et pantalons de velours côtelé rouge.
On vivait le premier choc pétrolier. Le prix du baril flambait, les pompes étaient vides et donc les gilets jaunes n'avaient pas de raison d’exister. À cette époque, mes parents n'étaient pas concernés, ils n'avaient pas de voiture.
On écoutait du Brel sur notre tourne-disques et c’est sur le titre "Ces gens-là", pourtant pas si drôle, qu’on rigolait à faire exagérément du bruit en mangeant notre soupe tel un karaoké.
Un jour ma mère et moi rentrions des courses et je surpris mon père jouant avec quelques uns des jouets qu'il m'avait achetés la veille. À ce moment-là j'ai vu pour la première fois, avec joie, l'enfant qui se cachait derrière cet adulte sérieux.
Dans les années 80, nous avons eu notre premier magnétoscope. Notre télévision était aussi large que profonde, une qualité d'image médiocre et pas de télécommande, mais c'était génial. Nous pouvions regarder et enregistrer des films à volonté. J'étais fasciné par le cinéma.
Je ne sais pas à quel moment c'est arrivé exactement, mais des histoires ont commencé à naître et à se bousculer dans ma tête. Alors je me suis mis à les écrire pour faire de la place dans mon esprit, pour les conserver, les relire, les revivre...